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Bien être et courses hippiques, compatibles?

Les courses hippiques sont souvent les disciplines équestres les plus pointées du doigt par le grand public, criant à la maltraitance et au dopage, souvent par manque de connaissances du milieu.

Les plus accessibles et les plus vues du milieu sont les courses elles mêmes, diffusées sur les chaines télévisées et accessibles directement sur les hippodromes. Les courses ne sont pourtant que 3 minutes de la vie du cheval, alors que se passe t'il en amont, à l'écurie et à l'arrivée sur l'hippodrome, puis au retour? Est ce que dans la vie de ses athlètes, le bien être est respecté?


C'est ce que je souhaite développer dans cet article.



. Tout d'abord, qu'est ce que concrètement le "bien être équin" ?


Selon l'ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail), le bien être animal est définit par:

« l'état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l'animal »

L'état physique est bien notifié dans cette définition mais l'état mental aussi, un animal qui est bien dans son corps et dans sa tête est donc en situation de bien être.


Les "cinq libertés" sont devenues fondamentales dans le respect du bien être du cheval. Ces "cinq libertés" sont liées au rapport Brambell publié en 1965. Biologiste et éthologue britannique, Sir Roger Brambell s'est intéressé aux conditions des animaux d'élevage. C'est seulement en 1992 que le FAWC (Farm Animal Welfare Council) met en avant ces libertés qui sont:

  • Liberté d'accéder à de l'eau fraîche et à une alimentation adaptée au maintien de la santé optimale de l’animal ;

  • Liberté de bénéficier d'un environnement approprié, incluant un abri et une zone de repos confortable ;

  • Liberté de bénéficier de soins de prévention ou d'un traitement médical vétérinaire rapide des maladies ou blessures dont peut souffrir un animal ;

  • Liberté de bénéficier d’un espace suffisant, d’installations adaptées et de la compagnie d'autres animaux s’il en a besoin ;

  • Liberté de bénéficier de conditions de vie et de traitement qui n'apportent pas de souffrance mentale.


. Est ce que ces règles sont respectés dans les courses hippiques ?


Pour faire suite à ces avancées scientifiques, une charte a été rédigée et signée par France Galop et le Trot en 2016, accompagnée par les autres instituts français responsables du bien être animal.

Cette charte reprend les libertés présentées dans le paragraphe précédent en adaptant certains points au milieu des courses hippiques.



. Mais sur le terrain, qu'en est il ?


Etant anciennement lad driver dans le trot et actuellement masseuse principalement auprès des galopeurs, j'ai pu observer de nombreuses initiatives mises en place dans différentes écuries.

Bien que les chevaux vivent généralement au box une partie de la journée, pour le côté pratique du travail d'écurie (préparation des chevaux, observation et soins...) , beaucoup d'écuries proposent de plus en plus des extérieurs pour permettre à leurs pensionnaires de passer un moment dehors sans contraintes. Les entraineurs prennent de plus en plus conscience des besoins physiologiques des chevaux et préfèrent leur laisser des jours de récupération après leur travail en piste la veille, car un cheval bien dans sa tête et dans son corps sera plus performant. Ils sortent donc au paddock/pré ou marcheur pour certains. Quelques écuries permettent aussi aux chevaux de sortir à plusieurs au paddock afin de répondre à leur besoin de contact avec des congénères.




De retour au box, les besoins alimentaires sont principalement respectés.

Les rations de compléments (floconnés ou granulés) sont distribuées 3 à 4 fois par jour, en respectant les besoins de chaque cheval en fonction de sa corpulence, de son âge et son activité physique. Toute la journée, ils ont du fourrage à volonté, souvent du foin et parfois de la luzerne, afin de répondre au besoin alimentaire et physiologique du cheval.

Les boxs, eux, sont généralement remplis de paille ou de copeaux, toujours en fonction de chaque de cheval. Ils sont nettoyés plusieurs fois par jour pour les garder les plus propres possible, éviter les parasites et surtout vérifier les crottins de chaque cheval pour s'assurer de leur bonne santé.


Du côté de l'entrainement, chaque cheval travaille en fonction de ses capacités et des objectifs fixés par l'entraineur. Certains chevaux seront plus aptes à courir de longues distances tandis que certains seront plutôt des chevaux de vitesse, donc de courte distance. L'entrainement est donc adapté à la forme du cheval, à son âge et à ses objectifs.

Le programme d'un cheval à l'entrainement se partage entre des jours de promenade, 2 à 3 jours de travail par semaine, et des jours de repos.


Bien évidement, du fait d'être des athlètes de haut niveau, les chevaux sont régulièrement suivis par des vétérinaires, maréchal ferrant, dentiste, ostéopathe, masseur... Certains entraineurs font même appel à des comportementalistes équin, des naturopathes et beaucoup d'autres professionnels entourant la santé physique et mentale des chevaux.


Concernant les courses, les chevaux ne courent pas toute l'année. Certains chevaux sont plus disposés à courir en période estivale et d'autres en période hivernale.

Lors de la période de course, les chevaux qui courent "rapprochés", c'est à dire peu de temps entre les deux courses, sont à environ une semaine d'intervalle. Autrement, un cheval court environ 1 à 2 fois par mois.

Les phases de récupérations restent importantes entre chaque courses, et ça les entraineurs le comprennent très bien. Les chevaux ne sont donc pas poussés à l'effort intense toute la semaine, l'effort le plus intense qu'ils produisent est en course.



A l'hippodrome, les équipes vétérinaires sont très présentes pour s'assurer du bon déroulement de l'évènement, ils contrôlent chaque cheval arrivant sur l'hippodrome et certains sont vérifiés au hasard pour un contrôle anti dopage. A l'arrivée de chaque course, les chevaux faisant l'arrivée sont souvent contrôlés aussi.

Photo du Courrier Picard
Photo du Courrier Picard

Il y a beaucoup de choses réalisées autour des chevaux de course afin de leur apporter un maximum de bien être que ce soit à l'écurie ou aux courses. Certes il reste toujours des choses à améliorer mais il est important de montrer au grand public ce qui est déjà fait.


Vous ne voyez que 3 minutes de courses mais il y a toute une année de préparation, de soins et de passion autour de chaque cheval.


Si vous souhaitez en apprendre plus sur les courses hippiques, vous pouvez vous rendre sur le site de la FNCH (Fédération Nationale des Courses Hippiques) ou un mouvement pour le bien être équin a été crée: Race And Care. Vous y trouverez beaucoup d'articles sur l'évolution du bien être équin dans les courses hippiques.




 
 
 

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